Ici, pas de sonnette à la porte mais un vénérable heurtoir, dont l’écho résonne comme au temps jadis, renvoyant aux âges où les bûches flamboyaient dans les hautes cheminées, éclairant de lueurs dansantes les meubles lustrés fleurant la cire d’abeille.

porteS
La clé du docteur J., qui s’établit en la demeure bien avant la Révolution, est toujours accrochée derrière l’antique porte cloutée. Dans les pas de ce premier occupant connu, le visiteur franchit le hall d’entrée que divisent deux arches : celle qui donne accès aux chambres par l’escalier à vis, et celle qui mène au seuil d’un jardin ensoleillé.

L’esprit des lieux

Bougeoir, tire-bouchon, corbeille, napperon et autres menus trésors de grand-mère… Bien en vue sur la cheminée, ou planqués au fond d’un tiroir, nombre d’objets utiles ou non, ont valeur de reliques. Raison pour laquelle on les conserve pieusement !


Ici, les murs de guinguois, les planchers qui penchent et les solives de traviole relativisent les repères de la perpendiculaire et des lignes parallèles. Rien n’est d’aplomb, rien n’est d’équerre mais, par l’opération de l’esprit des lieux, la maison tient bien debout ! Un esprit assez fantasque pour s’accorder à celui de la dame de céans, qui cultive les amitiés artistiques auprès de peintres, céramistes et créateurs du siècle présent.

«Donnez-vous la peine d’entrer»… Passée la porte cloutée, l’hôte des Jardins secrets est invité à découvrir, pas à pas, les charmes discrets d’une demeure d’un autre âge, sise au cœur d’un îlot de campagne en pleine ville.